samedi 21 décembre 2013

ÉVOLUTION .

ART DE LA CALLIGRAPHIE (Chine)

Source: Encyclopédie Universalis. Écrit par Alain Thote.







Caractères chinois de «Écriture cursive" en écriture régulière (à gauche) et l'écriture cursive (à droite). Notez que pour la forme cursive, il y a seulement un total de 3coups qui est nettement plus faible que son homologue régulière.


 «Écriture cursive" en écriture régulière (à gauche) et l'écriture cursive (à droite). Notez que pour la forme cursive, il est seulement un total de 3coups qui est nettement plus faible que son homologue régulière.


8 different cursive representations of the character 龍 (dragon), from Compilation of Cursive Characters (《草字彙》), authored by Shi Liang (石梁) of the Qing Dynasty. The artists are: 1 Sun Guoting; 2, 3 Huai Su; 4 Yan Zhenqing; 5 Zhao Mengfu; 6, 7 Zhu Zhishan; 8 anonymous.



En Chine, l'écriture témoigne de recherches esthétiques dès ses débuts, comme le montrent les inscriptions sur bronze des Zhou occidentaux (vers  1050- 771). Puis, avec l'essor de la classe des fonctionnaires lettrés à partir des Han ( 206-220) et l'invention dans leur milieu de l'écriture cursive, la calligraphie devient un art complet. Cependant, vers 350, une dimension nouvelle devait être donnée à la calligraphie, la plaçant en Chine au premier rang des arts, grâce à Wang Xizhi (306-361) et à l'un de ses fils, Wang Xianzhi (344-388). L'écriture cursive (« écriture d'herbe ») fut alors comprise comme le médium parfait, capable de révéler la personnalité de celui ou de celle qui s'y adonne. Dans le cadre des règles précises qui gouvernent la calligraphie, l'épaisseur du trait, la liaison ou l'absence de liaison entre les traits, la sensation de vitesse donnée par le tracé des caractères révèlent la part de création d'un artiste au moment même où il exécutait son œuvre, ajoutant au sens du texte quelque chose de sa personnalité profonde.

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THÉ.
Source: Wikipédia.

L'âge du thé bouilli

Selon la légende chinoise évoquée dans le traité de phytothérapie Shennong bencao jing, l'utilisation du thé comme boisson serait apparue en l'an 2737 avant notre ère, quand des feuilles se seraient détachées d'un arbre pour tomber dans l'eau chaude que l'Empereur Shennong avait fait bouillir dans une jarre pour se désaltérer. Ce dernier aurait alors apprécié le breuvage dont la consommation se serait généralisée. Une variante de cette légende veut que l'empereur, ayant testé toutes les plantes de l'univers, aurait ingéré par une erreur une plante soporifère ou toxique alors qu'il se reposait sous un théier. Une feuille de thé s'étant détachée de cet arbre, il l'aurait mâché et découvert ses vertus (stimulante ou antidote).
Une autre légende originaire d'Inde attribue l'invention du thé à Bodhidharma, fondateur en Chine de l'école Chan : ce moine bouddhiste se serait endormi après avoir médité pendant neuf ans devant un mur. À son réveil, il se sentit si coupable qu'il se serait coupé les paupières pour éviter de se rendormir et les aurait jeté au sol, donnant naissance au théier.
De façon plus vérifiable, le thé serait apparu en Chine, sous la dynastie des Han de l'Ouest (-206 av. - 24) : des récipients à thé datant de cette époque ont été découverts (texte de Wang Bao en 59 avant J.C. mentionnant des serviteurs allant chercher des caisses de thé). À l'origine, on s'en sert pour parfumer l'eau que l'on fait bouillir avant de la boire. Il est d'emblée apprécié pour ses vertus thérapeutiques, comme soulageant les fatigues, fortifiant la volonté et ranimant la vue. Il devient une boisson quotidienne en Chine sous la dynastie des Han de l'Est (25 - 220) et à l'époque des Trois Royaumes (220-280). Les plus anciennes graines de thé ont été découvertes dans la Tombe du marquis Yi de Zeng et les plus anciennes feuilles dans la tombe de la marquise de Dai1.
Le tout premier ouvrage au monde traitant du thé, écrit par Lu Yu (en) entre les années 760 et 780 de notre ère, est Le Classique du Thé.
Les feuilles de thé sont alors broyées et la poudre obtenue compactée sous forme de briques, plus facilement transportables. On mélangeait parfois le thé avec un liquide, comme du sang, pour obtenir des briques plus solides.
Pour préparer le thé, on émiettait les briques, puis on faisait griller la poudre obtenue pour des raisons hygiéniques (les briques étaient souvent infestées de vers et d'insectes) et aussi pour donner au thé un goût plaisant. La poudre était ensuite bouillie avec des miettes de sel, et parfois du gingembre, de l'oignon, etc. On obtient ainsi une mixture épaisse, à la saveur corsée, servie dans un large bol qui passait de main en main.
Les briques de thé servaient également aux Chinois de monnaie d'échange, à tel point qu'elles faisaient l'objet d'un monopole d'État. Elles leur permettaient notamment de se procurer des chevaux auprès des peuples « barbares » du Nord. C'est ainsi que le thé s'est introduit en Mongolie où de nos jours il est toujours préparé bouilli, salé, additionné de lait de yack ou de vache.

Le thé battu

Sous la dynastie des Song du Nord (960-1279) on préparait le thé battu. Les feuilles étaient broyées sous une meule afin d'obtenir une poudre très fine, que l'on fouettait ensuite dans l'eau chaude pour obtenir une mousse substantielle. Ce thé était aussi servi dans un grand bol commun à plusieurs convives.
Le thé devient la boisson de prédilection des lettrés sous la dynastie Tang (618 - 907). Il est introduit au Japon au début du xiie siècle par le prêtre Eisai. Ce mode de préparation y est encore pratiqué lors de la cérémonie du thé (chanoyu).

Le thé infusé

Tea leaves steeping in a zhong čaj 05.jpg
En 1391, Hongwu, le premier empereur de la dynastie Ming décréta que les tributs en thé livrés à la Cour devaient l'être non plus sous forme de briques, mais de feuilles entières. Ce décret impérial modifia rapidement les habitudes de consommation du thé. Désormais, les feuilles de thé sont directement infusées dans l'eau chaude.
Le service du thé subit de profonds bouleversements. Il fut désormais conservé dans des boîtes réservées à cet usage et préparé dans un ustensile d'un nouveau genre : une théière. On le servait dans de petites tasses individuelles destinées à en exhaler l'odeur et la saveur. Cette nouvelle vaisselle de théières, de bouilloires, de soucoupes, de tasses devint rapidement objet d'un artisanat raffiné à destination de riches collectionneurs, le service à thé.
On distinguait maintenant les thés suivant leurs régions d'origine, l'aspect des feuilles, leur couleur. Le façonnage devint également un objet d'attention, car les feuilles de thé pouvait être roulées en boules, en « aiguilles », savamment pliées et liées entre elles pour former des fleurs, des têtes de dragons, etc.
Au début de la dynastie des Qing (1664 - 1911) un ustensile particulier apparaît : le zhōng 盅 (on parle aussi de gàiwǎn Gaiwan蓋碗 ou de gàibēi 蓋杯) - une sorte de tasse sans anse, à couvercle, dans laquelle on met directement les feuilles à infuser.

Introduction du thé en Europe


Portrait de famille en Russie vers 1840 avec un samovar pour le thé
Après la découverte de la route des Indes par Vasco de Gama en 1498, les Portugais continuent leurs explorations maritimes jusqu’en Chine et au Japon. C’est depuis le Japon dès 1543 et le comptoir de Macao dès 1556 que les portugais importent le thé en Europe. Ils perdent rapidement leur monopole en faveur des Hollandais.
Le thé arrivait aussi par la route de la soie par la Chine en Russie et dans les pays limitrophes.
En 1653, les premières caisses arrivent en Angleterre où quelques rares apothicaires proposaient le thé à des fins médicinales. Mais c'est seulement à partir de 1662, date qui correspond au mariage du roi d'Angleterre Charles II et de la princesse portugaise Catherine de Bragance que l'habitude de prendre le thé devient populaire. Catherine introduisit à la cour d'Angleterre une coutume de la cour du Portugal, celle de prendre le thé. (Les portugais étant les premiers européens à découvrir le thé en débarquant au Japon en 1560 dont ils ramenèrent eux mêmes cette coutume). La princesse transporte alors avec elle un coffre plein de thé et de services en porcelaine, issu de sa dot. Elle introduisit tout d'abord cette coutume auprès des femmes de la cour, la rendant ainsi rapidement populaire au sein de la bourgeoisie et bientôt dans tout le pays. La reine Anne Stuart le consomme pour la première fois au petit déjeuner. Anne, Duchesse de Bedford (1788-1861) est la première en Angleterre à inviter ses amies pour une petite collation lors de l'après-midi, autour d'une tasse de thé accompagnée de petits gâteaux, de sandwiches, de pâtisseries. Elle imite une habitude des salons français, qui d'ailleurs disparut en France, avant d'être de nouveau réintroduite au milieu du xixe siècle... par imitation de la tradition britannique ! Cette tradition avait perduré en Russie depuis le XVIIIe siècle, d'abord dans l'aristocratie, puis dans toute la société.

Jeunes femmes buvant du thé (1879)

La pratique éminemment sociale de l'afternoon tea se répandit dans toutes les couches de la population et se formalisa au xixe siècle en five o'clock tea, et de réceptions plus formelles appelées « thés » dans la bonne société continentale, aussi bien en France, qu'en Allemagne, outchaï en Russie impériale, avec le samovar.
Le thé devint au cours des xviie siècle et xviiie siècle un enjeu économique majeur, l'objet d'une lutte acharnée entre Anglais (puis Britanniques) et Hollandais. La Compagnie des Indes Orientales, fondée en 1599 par la reine Élisabeth, eut le monopole du commerce du thé jusqu'en 1834.
En 1638, le Japon ferma ses ports à l'Occident pour plus de deux siècles. La Chine devint donc la principale source d'approvisionnement en thé. À la fin du xviiie siècle, les Britanniques mirent en place un système triangulaire tout à leur avantage : le pavot produit dans leurs coloniesindiennes, transformé en opium, était échangé en Chine contre du thé, qui était vendu à son tour sur le marché européen.
La Chine tenta de s'opposer à l'importation de l'opium : interdictions de l'importation, saisies et destructions de caisses se succédèrent sans effet. Après la première puis la deuxième guerre de l'opium, la Chine est contrainte d'autoriser le commerce de l'opium, de limiter ses tarifs douaniers, d'ouvrir des ports à l'Occident, de céder Hong Kong aux Britanniques, etc.
La Boston Tea Party fut, en 1773, un acte de désobéissance dans lequel des habitants des colonies qui allaient constituer les États-Unis jetèrent à la mer des caisses de thé britannique pour protester contre les taxes. Cet événement préfigure la Guerre d'indépendance des États-Unis.
En 1823, le Major Robert Bruce découvrit en Assam une espèce indigène de théier. En 1834, pour pallier la perte de son monopole, la Compagnie des Indes Orientales entreprit d'installer des fabriques de thé en Inde. Elle commissionna, en 1848, Robert Fortune pour un voyage d'exploration en Chine, en fait une véritable entreprise d'espionnage industriel. Déguisé en Chinois, se fondant sans difficulté dans la foule, Fortune mena remarquablement à bien sa mission. Il parvint à envoyer en Inde pas moins de 20 000 plants de théiers chinois et surtout à recruter huit fabricants de thé qui livrèrent à la Compagnie tous les secrets pour mener à bien la culture du thé. La variété assamaise se révéla la mieux adaptée au climat très chaud de la péninsule indienne. Elle fut rapidement plantée en Inde et à Ceylan. Aujourd'hui, la plupart du thé produit dans le monde provient de cette variété.

JARDIN SEC JAPON.




Courant religieux venu de Chine à partir du milieu du XIIIe siècle, le bouddhisme chan(zen) a inspiré le développement de plusieurs formes d'art au Japon, comme la cérémonie du thé (chanoyu), l'arrangement floral (ikebana) ou la peinture monochrome. Parmi elles, mais de création plus tardive, les jardins secs sont probablement la manifestation la plus authentiquement japonaise de ce courant qui prône la méditation pour accéder à l'Éveil. Les jardins de pierre les plus célèbres de Kyōto datent de la première moitié du XVIe siècle (Ryōanji, Daisen-in). Le sable ratissé suggère l'eau, et les rochers, des montagnes ou des îles. Quelques arbres aux formes noueuses et de petite taille, sont avec la mousse la seule végétation autorisée. Austérité et dépouillement inspirent ces créations. Supports de la méditation, les jardins secs, de dimensions réduites, sont destinés à être vus d'un point fixe, et non pas découverts par le promeneur au fur et à mesure de sa marche : il n'est pas convié à y pénétrer.



INVENTION DE LA PORCELAINE

                                                   Vase de la dynastie Ming.

Statue de Guan Yin, déesse de la compassion.

L'invention de la porcelaine en Chine au VIIe siècle fait suite à une longue série d'innovations dans le domaine de la céramique. Il fallait en effet réunir plusieurs conditions pour fabriquer des céramiques à la fois dures, blanches et translucides. La pâte doit être parfaitement pure, qu'il s'agisse de kaolin en Chine du Nord ou de pierre à porcelaine en Chine du Sud. À Jingdezhen (Jiangxi), à partir du XIVe siècle, le kaolin fut aussi mélangé à la pierre à porcelaine dans des proportions toujours plus élevées afin d'améliorer la plasticité de la pâte. La température de cuisson doit atteindre 1 300 degrés au minimum. Les premiers témoins de la fabrication de la porcelaine, sous forme de tessons, proviennent de la région de Neiqiu-Lincheng (Hebei), en Chine du Nord, et seraient datés du début du VIIe siècle. La production de la porcelaine blanche a continué sous les Tang (618-907) dans le Jiangxi et à Gongxian dans le Henan.

Écrit par : Marcelle BrunetAntoinette Fay-Hallé, Daisy Lion-GoldschmidtMadeleine Paul-DavidTamara Préau.

La qualité de la porcelaine chinoise, l'harmonie et la diversité de ses formes et de ses décors, son indiscutable antériorité, puisqu'elle était déjà mise au point techniquement sous la dynastie Sui (589-618), ont assuré son prestige dans le monde entier. La fascination qu'elle a exercée s'explique aussi par le mystère, qui parut longtemps miraculeux aux yeux des étrangers, d'une matière issue de la terre et néanmoins translucide, brillante, sonore. Les premières pièces qui parviennent en Occident, dans quelques cours princières des XIVe et XVe siècles, y sont considérées comme des trésors et serties de montures d'orfèvrerie. À partir du XVIe siècle, les faïenceries européennes (Delft, Nevers, Rouen, etc.) s'emploient à imiter la porcelaine, des collections se constituent, des essais sont partout tentés pour en élucider le secret de fabrication, mais ils n'aboutiront qu'au XVIIIe siècle. Du XVIIe au XIXe siècle, enfin, les Compagnies des Indes feront affluer une porcelaine « de commande » sur les marchés de l'Europe entière et jusqu'en Amérique du Nord et du Sud.
Dès le IXe siècle, les navigateurs arabes introduisent la céramique chinoise au Moyen-Orient, où elle inspirera bientôt les faïences de l'Iran, de la Syrie, de la Turquie. La diffusion s'en fera de plus en plus massive, et l'on a retrouvé des porcelaines chinoises non seulement dans toute l'Asie orientale et dans celle du Sud-Est, mais aussi en Inde, en Égypte, et même sur les côtes orientales de l'Afrique. Partout elles sont précieusement conservées, comme en témoignent les anciennes collections toujours visibles à Istanbul et à Téhéran.
Déjà manifeste sous les Tang et les Song (618-1279), cette exportation chinoise prend sa signification mondiale à partir des Yuan (1280-1368), période pendant laquelle la porcelaine se signale par des innovations majeures qui vont conditionner tous ses développements ultérieurs.

INVENTION DU PAPIER EN CHINE

Écrit par Olivier Lavoisy.






Il est acquis que le papier est né en Chine, mais la date de cette invention a fait l'objet de nombreux débats. L'histoire du papier débute vraisemblablement au IIe siècle avant notre ère, comme l'attestent les récentes découvertes archéologiques de fragments de papier mis au jour depuis les années 1980. En 105, Cai Lun, haut fonctionnaire attaché à la cour impériale, décrit avec précision un procédé de fabrication du papier à partir de fibres de mûrier, qui servira de référence durant des siècles. Se substituant aux lamelles de bambou ou de bois et à la soie, le papier devient un support d'écriture, entraînant des conséquences capitales pour le développement de la civilisation de l'écrit en Chine (culture, administration, etc.). Sa fabrication est transmise au Moyen-Orient par des ouvriers chinois faits prisonniers par les Arabes à la bataille du Talas en 751. Vers 790, les premiers papiers sont fabriqués à Bagdad à l'époque du calife Harun al-Rashid. Le procédé utilisé exploite le lin et le chanvre mais aussi, rapidement, la mécanisation de l'écrasement des fibres dans des moulins à papier. En Occident, c'est à partir du Xe siècle que l'utilisation du papier, introduit par l'Espagne des Omeyyades, se propage au détriment du parchemin.



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